« Le bénévolat associatif résiste le mieux »

Après 2010 et 2013, France Bénévolat a réalisé en 2016 une troisième enquête sur la situation du bénévolat en France. Globalement, deux Français sur cinq de 15 ans et plus se déclarent bénévoles. Parmi eux, plus de 13 millions donnent du temps dans une association. Ils étaient 11, 3 millions en 2010. Cette progression régulière de 2,8% en moyenne par an confirme la confiance des Français dans les associations et leur envie de s’engager auprès d’elles.

Sur l’ensemble des formes de bénévolat, le bénévolat associatif résiste le mieux tandis que le bénévolat dans d’autres organisations (syndicales, politiques, municipales) marque le pas. Le bénévolat « direct », que l’on peut aussi qualifier d’informel ou encore de proximité, après une forte hausse entre 2010 et 2013 (+31%), est en retrait en 2016 (-14,5%).

Forte progression de l’engagement associatif des jeunes

Si la progression globale du bénévolat associatif sur les six dernières années tient aux générations intermédiaires (35-65 ans) l’engagement des moins de 35 ans enregistre la plus forte progression (+33,6%). Une telle progression chez les jeunes générations n’exclut pas les solidarités informelles, sans intermédiaires institutionnels, en lien avec l’essor de la société collaborative. Le développement de ces formes de participation non affiliées donneraient lieu à un cumul des pratiques plutôt qu’à une substitution. Point noir dans ce paysage, le tassement régulier des plus de 65 ans. Contrairement à une représentation courante […], les seniors n’ont pas le monopole de l’engagement.

Une profonde évolution des ressorts de l’engagement

La hausse importante du bénévolat ponctuel confirme les tendances observées depuis de nombreuses années au sein des associations. Si, par le passé, l’engagement bénévole résultait de convictions politiques, religieuses ou syndicales conduisant au militantisme dans les associations proches de ces convictions, il résulte aujourd’hui plutôt d’une démarche personnelle portée par la recherche de sens et l’ambition de se rendre utile. Cette recherche d’utilité immédiate conduit à privilégier l’engagement ponctuel en fonction de sollicitations relayées par les médias ou bien un engagement de voisinage et se traduit par des parcours d’engagement diversifiés.

Un défi à relever pour le monde associatif

Ces solutions interpellent le monde associatif qui fonde son action sur des engagements sur la durée, au sens d’un projet collectif, et pas seulement sur des « coups de cœur successifs ». L’enjeu pour les associations est de faire découvrir à ces bénévoles « ponctuels » les valeurs de l’engagement associatif pour donner envie de porter avec elles leur projet associatif. Les associations membres de France Bénévolat cherchent ensemble comment relever ce défi : comment trouver le point de rencontre entre un projet collectif qui s’inscrit dans la durée et les projets de vie de bénévoles qui cherchent des résultats visibles et immédiats dans un engagement compatible avec leur mode de vie professionnel et familial. Réconcilier les différents modes d’engagement obligera les responsables associatifs, nous semble-t-il, à de nouveaux regards, d’autres manières de se rencontrer, de s’associer, d’agir, de participer.

Sources : jusrisassociations, 15 juillet 2016